Chaque semaine du mois d’août, nous vous racontons l’histoire de l’école des Arts et Métiers d’Aix, de sa fondation à ses projets. Pour cela nous avons puisé des informations dans de nombreuses sources, livres, articles, internet, mais aussi et surtout dans les archives personnelles d’anciens élèves. Nous les remercions vivement, ainsi que M. Ben Ouezdou, le Directeur, pour le dernier épisode.
Nous sommes en 1780 à Liancourt, dans l’Oise, dans la première école du Duc François, Alexandre, Frédéric de la Rochefoucauld-Liancourt. C’est le berceau de la première école des Arts et Métiers.
Les premiers élèves sont des enfants de troupe, et les pupilles de son Régiment (le Duc était aussi un militaire !) : cette nouvelle école est donc militaire.
L’école prend vite une bonne réputation : 120 garçons en 1787 ! Pour faire face aux coûts de cet ensemble le Duc intéressa le Roi Louis XVI, de qui il était très proche, à son projet et une Ordonnance Royale officialisa la future » École de la Montagne « .
En 1789 la Révolution survient et le Duc, malgré ses idées progressistes, doit émigrer pour sauver sa tête. Ses biens cependant ne sont pas saisis, car le Duc étant aimé et considéré dans la population de l’Oise, Les habitants prétextent que tout est nécessaire pour la vie de l’école qui s’installe alors au Château. La gratitude de la population sauve ses biens.
En 1799, de retour, le Duc retrouve son école et son château, et Bonaparte, Premier Consul décide de transférer l’école à Compiègne (Oise) et de lui donner une autre destination : elle devient École des Arts et Métiers par un décret du 6 ventôse de l’an XI . Les termes Arts et Métiers, ou Manufacture, sont très prisés à l’époque. De nos jours on dit plus volontiers Ingénieurs.
1806 : Fort de son succès, nouveau déménagement à Châlons sur Marne (aujourd’hui Châlons en Champagne) dans la Marne. Le Duc en devient Inspecteur Général. On y ajoute des ateliers de filature, d’horlogerie, de ciselure, et de fabrication d’instruments de mathématiques. Les meilleurs élèves sont entretenus aux frais de l’État et quelques-uns obtiennent rang au nombre des élèves de l’École Polytechnique.
Empire, abdication de Napoléon (1799-1815), Restauration avec Louis XVIII, Cent-jours, Waterloo, retour de Louis XVIII, ….
L’Histoire est mouvementée, l’école demeure
1815 : Création d’une deuxième école à Beaupréau (Maine et Loire) pour 150 élèves : c’est l’École d’Anjou, future École d’Angers.
1817 : le régime militaire est supprimé, mais les écoles sont maintenues, et le Duc est confirmé comme Inspecteur puis est désigné pour présider au Conseil d’Administration du Conservatoire des Arts et Métiers.
1818 Le Duc est à l’initiative de la première Caisse d’Épargne
1819 : Médaille d’Or à la première exposition industrielle au Louvre.
1820 : Le Duc est nommé à l’Académie de Médecine : : à son retour en France après l’exil, il avait importé le vaccin contre la variole, découvert par le médecin anglais Jenner.
1821 : Le Duc est élu Membre de l’Académie des Sciences.
1827 : Mort du Duc et obsèques nationales de grande envergure.
1830 : Révolution de Juillet. La Monarchie de Juillet décide de maintenir les deux écoles des Arts et Métiers.
1832 : Nous sommes sous le Roi Louis-Philippe, Adolphe Thiers est Député des Bouches du Rhône depuis 1830 puis Ministre du Commerce et des Travaux Publics, et en 1832, par une ordonnance, les Écoles d’Arts et Métiers deviennent exclusivement civiles.
Les programmes sont réformés en concentrant les études sur quatre ateliers : dessin de machines, construction de machines, travail du métal et fonderie, formation en mécanique.
L’objectif est de former des contremaîtres et des dessinateurs qui pourront être promus dans des fonctions de chefs d’atelier ; le mode de recrutement est précisé : chaque Préfet dispose d’un contingent et organise des épreuves locales de sélection, la demande s’accroissant régulièrement, ainsi que la qualité des candidats.
>> Dans le prochain épisode, nous verrons comment et pourquoi Aix a été choisie pour accueillir la troisième école
à suivre …
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